CONTRE LE SEXISME : LE FEMINISME, UNE LUTTE ANTIFASCISTE

 

Ellil faut d'abord savoir que le machisme n'existe pas depuis la nuit des temps.
Les sociétés celtes étaient égalitaires, le partage des tâches y était déjà appliqué. Le machisme n'est arrivé qu'avec l'action conjuguée du droit romain et germanique, le tout cimenté par le droit canon.

Le mouvement féministe, lui, existait déjà bien avant les années 70. Ses premières traces écrites remontent au moyen-âge, mais ses structures, ses ramifications et son impact ont surtout eu des échos à partir des années 1970.

Le patriarcat a tourné en dérision les revendications féministes et les féministes elles-mêmes: Elles parlaient d'en finir avec l'oppression machiste, le patriarcat a prétendu qu'elles voulaient en finir avec les hommes.Il a tout fait pour discréditer le mouvement féministe, et il y est partiellement parvenu: aujourd'hui, ellil y a souvent comme une gène, voire une peur du mot "féministe".
Nombre de femmes revendiquant leurs droits disent, génées: "Je ne suis pas féministe, mais..." Pourtant, le féminisme est l'une des plus belles, des plus saines, des plus respectables
luttes de l'Histoire et aussi l'une des plus justifiées.

a) Le féminisme, une affaire de femmes ?

Bien sûr-e, au départ oui, mais par la force des choses, le féminisme exigeant une modification des relations hommes/femmes, les hommes sont aussi concernés et doivent accepter d'analyser leur comportement, fruit d'une éducation des masses sociale, culturelle et religieuse et de leur propre éducation familiale, afin d'en saisir l'aspect discriminatoire et de l'éradiquer pour un respect et un épanouissement mutuel. Cela dit, ellil va de soi que concernant les initiatives du combat féministe, les femmes sont les seules à mêmes de prendre des décisions. Ellil est hors de question qu'un homme s'approprie la lutte, ce qui ne serait alors qu'un sexisme déguisé, qu'une volonté de garder le contrôle sur les femmes et leurs choix. Les hommes peuvent prendre part au combat féministe mais sans prendre de décision unilatérale. Le féminisme reste AVANT TOUT la lutte des femmes et les hommes n'ont AUCUN DROIT de les en déposséder.

 

b) "Qu'est-ce qu'elles veulent ? Elles ont déjà tout !"

Et bien non. Bon nombre de revendications attendent toujours d'être appliquées: travail égal/salaire égal, le partage des tâches, le congé parental pour les hommes égal en durée à celui des femmes, la féminisation du vocabulaire, l'abolition de la prostitution et de la pornographie, l'égal accès aux différents métiers, une information claire sur la contraception et l'avortement dans les lycées et collèges, une loi punissant les propos sexistes, l'égal droit de garde de l'enfant pour le père et pour la mère, la fin des stéréotypes, ...

 

FEMMES/HOMMES = DUALITE ?

 

 

a) deux univers incompatibles ?


Le machisme repose sur l' idée dangereuse, absurde, simpliste et dont il est lui-même l'auteur d'un dualisme des personnes des deux sexes et la fabrication d'un apartheid social et culturel qui commence par le simple fait de faire la distinction entre filles et garçons dès la naissance.

En effet, pourquoi institutionnaliser cette différence ?

Pourquoi préciser sur le formulaire si l'enfant est une fille ou un garçon serait si nécessaire ?

Cela ne fait que scinder l'humanité en deux parties distinctes, scission qui n'a pas lieu d'être et qui conduit fatalement à la division de l'espèce, et prépare simultanément à une division des genres !


Aux yeux du machisme, une femme doit être douce et l'homme dur, une femme doit être émotive et un homme posé, réfléchi, une femme doit être peureuse et un homme courageux, une femme est censée être sensible et un homme mesuré et froid, une femme doit être coquette et parfumée et l'homme doit ne pas trop se préoccuper de son physique et puer la sueur une femme doit porter les cheveux longs et l'homme les cheveux courts, une femme une jupe et un homme un pantalon, une femme doit s'occuper de la maison et ne pas travailler, un homme est à l'extérieur, travaille, un homme est censé avoir une grande libido, une femme, elle, doit ne pas avoir de vie sexuelle ou même de fantasmes, une femme est censée être le "sexe faible" et un homme le "sexe fort", d'ailleurs ne parle-t-on pas de "sexes opposés", "d'assaults" et de "conquètes", et parfois même de "chasse".

Toutes les personnes qui ne sont pas à la fois hommes et hétéros sont les objets du rejet de la société patriarcale et sont considérées comme inférieures: les femmes, les bisexuel-les, les androgynes et les homos sont donc les cibles favorites du patriarcat et de ses moutons de machistes.

Comme disait Charlotte Bunch en 1975 "Dans notre société qui définit chaque personne et chaque institution au bénéfice du modèle riche, homme blanc, la Lesbienne est une révolte" !

b) Le machisme opprime principalement les femmes... mais aussi les hommes !

Dans l'éducation machiste, il n'y a qu'une victime: l'humanité.

Bien sûr-e, les femmes sont la partie de l'humanité qui souffre le plus du machisme. Mais le machisme est aussi l'ennemi des hommes . Il impose à ceux-ci de ne jamais exprimer d'émotions autres que la colère et l'autorité (ne jamais dire avoir peur, ne jamais pleurer, ne jamais rêver, ne jamais être ému, de ne jamais avoir de sentiments, de ne jamais admettre de faiblesse, de ne jamais faire preuve de sensibilité, de douceur ou de délicatesse -physiques ou psychologiques- , etc... ), être toujours le meilleur, être autoritaire, être hétéro, avoir des caractéristiques physiques supposées "viriles" (des poils sur le torse, une morphologie plutôt développée) sans quoi le risque d'être traité de "pédé" (comme si c'était quelque chose de dégradante). Bref, d'être chiant ! Le patriarcat mutile. Il impose des normes totalement arbitraires et une haine de tout ce qui n'entre pas dans ses exigences. Et il crée une approche malsaine de la sexualité, structurée sur un rapport de force, là aussi. On notera que les insultes les plus prétendument dégradantes pour les hommes relèvent de ce qui peut mettre en cause leur "virilité". On retrouve alors les "viens si t'es un homme" (phrase qui parfois donne le change avec "si tu as des couilles !" - quelle originalité ! - ), "con/connard", ""enculé", "pédé"... tous les noms qui sont censés être des insultes pour la seule raison qu'ils ne rentre pas dans le cadre de ce qui est prétendument masculin. Ce que souvent les hommes n'ont pas encore bien compris c'est qu'en méprisant les femmes ou en leur nuisant, ils se détruisent eux-mêmes, à chaque fois davantage, psychologiquement. Le patriarcat a déjà réussi à mutiler pour beaucoup leur sexualité, y mêlant à la fois culpabilité, dégoût, excitation et fascination.

En quoi la virilité serait-elle valorisante ? Les "valeurs" viriles sont des notions apprises à partir de l'idée patriarcale du dualisme des sexes.

C'est une aberration !

 

c) Le porno et la prostitution


La révolution sexuelle aurait pu être quelque chose de fondamentalement positif si la déconstruction des genres l'avait précédée. Malheureusement la révolution sexuelle est partie de la société patriarcale, et a donc évolué dans ce sens. En effet, les femmes et les hommes devaient avoir plusieurs partenaires des deux sexes. Tout cela serait bel et bien s'il s'agissait bien du libre choix de chacun-e. Le problème est que ce ne fut pas le cas: les femmes et les hommes étaient obligé-es d'avoir ce train de vie pour ne pas être taxé-es de bourgeois-es, de coincé-es et être hué-es... et lorsqu'elles et ils adoptaient ce train de vie, les vieilles insultes misos refaisaient surface: "salope", "pute"... Cela ne serait jamais produit si la révolution sexuelle était partie sur les cendres du patriarcat, sur une prise de conscience, sur la déconstruction des genres.

Le porno, prétend être la continuité de la libération sexuelle. ellil n'en est rien. En réalité, le parcours du porno est complètement indépendant de la libération sexuelle. Les photos porno existaient longtemps avant mais c'est sous la révolution sexuelle que le porno a connu un essor et une reconnaissance quasi officielle. Disons que jusque là, les photos se passaient sous le manteau. En revanche, depuis la révolution sexuelle, le porno a pu paraître au grand jour (au début plus ou moins "soft", puis au fur et à mesure, de plus en plus violent (jusqu'aujourd'hui où il n'est pas rare que le porno propose carrément des scènes de viols, de mutilations, de scatologie etc... ) mais le principe fondateur a toujours été dégueulasse dans le porno, comme dans la prostitution, les deux consistant à exhiber (prostituer venant du latin "prostituere", signifiant "exposer"), à considérer le corps comme une marchandise, comme d'un produit que l'on peut choisir, dénuder, utiliser comme un objet masturbatoire, et faire endurer toutes sortes de pratiques directes ou indirectes, moyennant finances, directes ou indirectes). Le problème que les féministes ont avec le porno, ce n'est pas de montrer des personnes nues (les revendications abolitionnistes des féministes ne sont pas pudibondes ), mais le fait de faire un marché sur la misère économique, affective et émotionnelle de personnes dont le choix n'a finalement pas été véritablement possible, ceci ajouté à un autre problème: le message ultra-violent et misogyne que passe le porno depuis son concept de base jusqu'aux photos elles-mêmes.

Le porno et la prostitution sont la même chose, et en même temps deux domaines légèrement différents... En fait, l'un alimente mais et forme un tout avec l'autre. C'est un peu la bête à deux têtes (cf. la rubrique sur la prostitution )

La prostitution, c'est l'école du viol !

Le corps n'est pas une marchandise (et ne doit pas le devenir) !


De plus, ellil est bon-ne de savoir que la grande majorité des prostitué-es ont été elleseux-mêmes victimes de viols dans leur enfance et/ou des personnes en fugue ou ayant fugué et/ou dépendant de drogue-s au moment de leur prostitution (besoin d'argent pour se payer sa dose). Il est donc malsain et glauque de jouir de leur malheur !

Plus discret, moins cher, moins lourd de conséquences sur la vie et la santé du consommateur * de prostitué-es , le porno EST de la prostitution. Le schéma est le même, et aussi bien protégé par le patriarcat et ses coutumes barbares. Le porno tient un discours avilissant de la personne et a ceci de nouveau par rapport à la prostitution:il n'y a pas de contacts directs, de personne active on devient passive, la culpabilité du geste est donc supprimée ou du moins minimisée (car il y a toujours une phase active aussi minime soit-elle), c'est une démarche assez sournoise mais au final, le schéma reste le même: la personne qui est prostituée n'est pas payée par le consommateur pour coucher avec lui, mais elle est payée pour coucher avec une autre personne (qu'elle ne connaît ou n'apprécie pas particulièrement, voire la hait) sous les yeux du consommateur et pour le consommateur. Le schéma est donc le même, le sentiment de culpabilité en moins.De la même façon, un homme "normalement constitué" était à l'époque censé voir des prostituées, aujourd'hui le patriarcat prétend qu'un homme "normalement constitué" est censé voir du porno ! Alors bien sûr, il n'y a pas que les hommes qui voient du porno...mais le schéma reste le même et le porno reste de la prostitution.

"Peu à peu, les revendications féministes sont dévoyées par le lobby de l'industrie du sexe: le droit à disposer de son corps devient le droit de le vendre, le "droit de se prostituer" est assimilé à une expression de liberté. Le "marché du sexe" manipule la sexualité pour encourager la demande (pornographie, tourisme sexuel), cherchant aujourd'hui à créer une demande féminine. Le système est alors verrouillé: plus de victime, plus de bourreau. Chacun-e exploite chacun-e, c'est l'égalité enfin réalisée !" **


La prostitution et la pornographie sont les plus sûrs moyens de se déposséder de son corps, elles sont une atteinte évidente à la dignité humaine et elles consolident les bases les plus fondatrices du patriarcat qui, je le répète, nuit fondamentalement aux femmes (à TOUTES les femmes) et aux hommes (à TOUS les hommes), réduisant ici les personnes à des "vides couilles" ,-pardonnez la vulgarité de mes propos, mais c'est très exactement le schéma- à des poupées vivantes, en somme à de simples objets et les autres à des bêtes qui auraient un incontrôlable besoin de faire leur vidange ! Comme le dit la ministre suédoise de l'Egalité des sexes, Margaretha Wimberg "Traiter une personne comme une marchandise, fut-ce avec son consentement, est un crime". Ce n'est pas ainsi que l'on résoudra les problèmes de cette société (au contraire, cela les accentue en les légitimant !) et c'est à l'examen de cet ensemble de faits que les féministes européen-nes ont choisi l'abolition de la prostitution et de la pornographie.

Les féministes ne sont pas contre les prostitué-es, qui sont des victimes directes ou indirectesdu système patriarcal, mais contre la prostitution (fer de lance de celui-ci). Nuance de taille.

La prostitution n'est ni un péché, ni un travail, mais une violence infligée aux femmes par les hommes, et elle doit être à ce titre réprimée par l'Etat.

"La normalisation de la prostitution dans le champs social rend de plus en plus opaques les dommages subis par les personnes prostituées. Si la violence est à peine dénoncée quand elle est visible (trafics de femmes et d'enfants), l'atteinte aux droits humains et l'abus inscrits au coeur même du rapport prostitutionnel ne sont jamais abordés, sinon par des mouvements féministes ou des associations comme le Mouvement du Nid: anesthésie émotionnelle, dissociation schizophrénique, sentiment d'insécurité, peur constante, insultes, dégoût, destruction de l'image de soi. Le silence recouvre la lente et profonde dégradation de la
vie sexuelle et affective des prostitué-es. La prostitution constitue une violence inaperçue, comme le furent longtemps d'autres violences (viol, inceste, violences conjugales)." **

Alors les défenseuses et défenseurs du porno et de la prostitution disent que cela évite de plus grands vices que c'est un moindre mal, voire un mal pour un bien. Rien de plus faux: le porno et la prostitution dégradent les femmes et les hommes. Traitant celles-ci avec mépris et violence, prétendant que ceux-là sont sujets à des pulsions incontrôlables (limite épileptiques), les propos tenus par les défenseuses-eurs de la prostitution pour ces fameuses "pulsions" incontrôlables et du porno étant d'ailleurs souvent employés par les violeurs et les fondamentalistes religieux pour justifier leurs actes ! Une féministe avait lors d'une réunion militante dit avec beaucoup d'humour et raison:"Soit les hommes ont réellement de terribles pulsions dont ils ne sont pas maîtres, en ce cas, les laisser accéder à des postes à responsabilités dans la société est une folie soit c'est un mensonge, alors finissons-en avec cette mascarade."

Le Dictionnaire Critique du Féminisme clôt très brillamment ce chapitre en disant: "La prostitution a trop longtemps été la "fatalité" des femmes, entérinant l'idée que leur corps est perpétuellement disponible pour le plaisir de l'autre, qu'elles sont des êtres de "nature" soumis à leur sexe, voués au service et au mépris, assujettis aux soi-disant
besoin des hommes, exclus du règne de la pensée et de la culture. A l'aube du XXIème siècle, comment lutter pour la parité sans combattre la prostitution ?" **

(* Nous utilisons le terme "consommateur" pour parler du client des prostitué-es en
reprenant l'expression britannique "consumer" . Le terme poli et respectable de "client"
lorsque l'on parle de prostitution n'existe pas en Angleterre . "Consumers"/consommateur"
au moins ça recadre bien les choses, c'est bien plus péjorativif.)

( ** citations issues du Dictionnaire Critique du Féminisme, Edition Presse Universitaires
de France, 2000)

 

 

d) Sexualité: entre tabou et porno

Le tabou de la sexualité (merci les religions ! ) fait que l'on a à l'école bien peu de cours d'éducation sexuelle, les quelques rares cours dispensés portent sur la procréation (limitant donc le sexe à un rôle reproducteur et non au plaisir ! ). Les élèves n'ont donc aucun repère à un âge où l'on commence à ressentir du désir et, ne pouvant pas non plus se tourner vers leurs parents ( tabou de la sexualité, là aussi ), cherchent des informations sur la question par le prisme de la pornographie, et reproduisent donc les schémas de celle-ci... Ce qui fait qu'après on entend parler de viols collectifs dans les caves des cités, de filles attachées, bâillonnées sur lesquelles urinent des garçons, et globalement de comportements sexuels violents en sphère privée dont les femmes sont principalement les victimes.

TOUTES les violences dont sont victimes les femmes ont pour conséquence et but (avoué ou non) commun-e la destruction physique, psychologique et émotionnelle des femmes. Ellil ne sera donc pas de trop de parler d'un véritable gynécide !

"La domination masculine, comme toute domination, est structurée sur l'opacité des pratiques des dominants"

( Weltzer-Lang, 1996)

 

 

LES GENRES: UNE MUTILATION GENERALE

 

 

Contrairement aux idées reçues, la guerre des sexes n'a pas été initiée par le féminisme mais bien par le patriarcat en fondant de véritables clivages entre les hommes et les femmes, et des rapports de forces et de différenciations (discriminations) dès le jeune âge dans tous les domaines de notre quotidien: le patriarcat créé les genres.


a) dans les contes

La belle et faible princesse est maintenue prisonnière dans un donjon (appartenant le plus
souvent à une vilaine sorcière bien répugnante, on notera au passage que l'on ne parle
JAMAIS de sorcier, la profession de ceux-ci et mieux acceptée que celle, absolument identique,
de leurs consoeurs ), la princesse attendant patiemment qu'un bon prince vienne la délivrer (message: la princesse représentant pour les enfants des deux sexes la femme, avec le rôle qui est censé lui incomber: être belle, passive, faible, attendant d'une délivrance qui viendra par le prince -l'homme- sans qui elle ne peut rien). Le prince (l'homme), lui décide de délivrer la princesse en bravant les dangers,en défiant les monstres et la mort (message: le prince définit les qualités censées être détenues par l'homme: le courage, la bravoure, la force, l'intégrité, la loyauté...).


On notera au passage qu'à aucun moment le prince ne pleure ou n'a peur, tandis que la
princesse, elle, verse souvent des rivières de larmes (message: les garçons ne pleurent pas,
les filles oui ).

Lorsque le prince est vainqueur des monstres, ayant bravant tous les dangers et vient délivrer la princesse (c'est la fin de l'histoire), elle flashe évidemment littéralement sur lui et lui sur elle
(car naturellement le prince n'est pas gay ni la princesse lesbienne, et même hétéros,

il semble logique pour le conte qu'elle et lui se plaisent...

Et bien sûr, entre la princesse et le prince, aucune amitié n'est possible
(message: l'amitié fille/garçon ou garçon/fille n'existe pas. Le seul rapport possible est d'ordre amoureux.).

D'ailleurs le prince ne s'est jamais demandé si la princesse n'avait pas déjà une copine ou un copain. En fait, cela lui est bien égal (message: la femme est toujours disponible ou, si elle ne l'est pas, il n'est pas bien important de se poser la question).

C'aurait pourtant été sympa un "Désolé mon coco, t'es pas mon genre, mais on reste ami-es". Au lieu de ça, on nous raconte la fin suivante "Et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants" ou "Et ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants". (message: Bien sûr, l'aboutissement, l'apothéose, le point culminant d'une relation c'est la procréation). Et si elle ne voulait pas d'enfants ou ne pouvait pas en avoir ? (message: une femme peut et veut forcément avoir des enfants. C'est le fameux instinct maternel que sont censées avoir toutes les femmes selon le point de vue machiste).

Et l'on nous laisse imaginer la suite de ce somptueux rêve : la princesse torche les gosses, fait la vaisselle, le ménage, lave le linge, met la table, prépare le repas et couche les gosses pendant que son benet de mari (qui a pris de la brioche depuis qu'il ne combat plus monstres et dragons et passe son temps à la taverne du coin à écumer le vin et la bière avec ses copains -princes des autres contes- ) scotche devant le feu de la cheminée, confortablement installé dans son fauteuil, un journal à la main ouvert à la page des résultats des sports et un pack de bière dans l'autre en pestant contre les femmes en ponctuant par des "Quand est-ce qu'on mange ! J'ai faim, moi !!!" et la bat de temps en temps ...

 

b) dans les mots

Le fait que l'on nous ait apris dès notre jeune âge cette règle de grammaire complètement
stupide et dualiste selon laquelle le masculin l'emporte sur le féminin éduque nos esprits
C'est une humiliation subie par les femmes admise et assimilée par les femmes et les hommes devant le reste du monde. Cela participe activement à l'assujetissement des femmes par le patriarcat. C'est une discrimination institutionnalisée et tellement assimilée qu'on ne la
remarque même plus. C'est pourquoi l'une des revendications féministes est la féminisation
des mots.

Une féministe avait dit une chose qui m'avait choqué mais ô combien exacte (hélas):
"il peut y avoir une phrase qui parle de 100 femmes et un chien, on dira "ils".
Par la seule appartenance du chien au sexe masculin, il l'emporte sur 100 personnes humaines de sexe féminin" (!!!) . Le sexe masculin l'emporte dans tous les cas de figure grammaticaux. Jusqu'à ce que l'Académie Française réforme la langue et y introduise des pronoms personnels et des adjectifs neutres lorsque l'on parle d'un groupement de femmes et d'hommes, ellil est donc important-e de ne pas reproduire le schéma et de revendiquer cette égalité EGALEMENT au niveau des mots en préférant elles et ils (ou ellesils), celles et ceux (ou cellesceux), heureuse-eux (ou heureuseux), chanteuse et chanteur (ou chanteuseur), etc... à l'accord invariablement masculin et la féminisation des noms de métiers (qui étaient trop longtemps considérés comme des métiers d'hommes): femme écrivain = écrivaine, femme plombier = plombière, femme chauffeur = chauffeuse, femme professeur = professeuse, femme pompier = pompière, femme auteur = autrice, femme metteur en scène = metteuse en scène, femme concepteur = conceptrice, etc...

Dans les administrations comme l'ANPE, une directrice signe parfois (souvent) "Mme Le Directeur"... elle pourrait dire "Mme La Directrice de l'Agence", ce n'était pas un défaut, ce n'était pas abaissant...

En laissant des noms exclusivement masculins à des métiers qu'occupent des femmes,
cela revient à dire qu'elles occupent des métiers d'hommes et qu'elles n'y ont pas vraiment
leur place, que c'est à titre provisoire, alors que les femmes y ont tout autant le droit que
les hommes.

On notera que dans l'ordre des mots, l'homme passe curieusement SYSTEMATIQUEMENT devant la femme: père et mère, frère et soeur, mari et femme, garçons et filles....
Trop fréquent pour être le fruit du hasard !

D'ailleurs, en passant, nous devrions penser à remplacer "Liberté, Egalité, Fraternité", par
"Liberté, Egalité, Solidarité" ce qui sonne plus juste, plus beau, plus égalitaire et moins... valeur familiale !

 

c) dans les insultes

On notera aussi que les insultes pour les femmes et pour les hommes diffèrent, et CA AUSSI, c'est à changer. Certains mots sont à érradiquer de notre vocabulaire.

Con, connard, connasse, connerie, déconner... tous ces mots ont pour éthymologie le mot con qui signifie "vagin". Certes le mot n'est plus très souvent employé en ce sens (et heureusement car ce mot n'est franchement pas le plus joli que l'on ait pu trouver) mais on l'utilise quand même et couramment avec le mot "cunnilingus". Notons que le patriarcat a réussi à faire que "con" soit probablement l'insulte la plus violente, la plus méprisante et la plus injurieuse du vocabulaire français !

Le mot "pouffiasse" ou "pétasse" n'a pas lieu d'exister car il n'existe pas au masculin.
D'autant que cette insulte est précisément sexiste. Les deux mots ne signifiant rien d'autre que "pute". Et les merdeux qui traitent les femmes (ou même une seule) de putes ne sont-ce pas de fiéfés misos ? On remarquera que le mot "pute" est un mot qui revient souvent dans la bouche des misos. Ellil faut croire qu'ils ont de sérieux problèmes avec leur propre sexualité. Cela s'illustre parfaitement par le simple fait que ceux-ci sont justement la plupart du temps eux-mêmes fervents "consommateurs" de prostitué-es.

La même dimension, on la retrouve dans le mot "salope" qui ne s'écrit pas pareil pour les garçons ("salaud") et pour les filles ("salope") et qui n'a pas le même sens.

Egalement dans le même registre "trainée" qui n'est jamais employé pour un homme et hélas (trop) souvent pour une femme. C'est qu'aux yeux du patriarcat, les femmes n'ont pas le droit d'avoir une libido. Elles sont bien vite taxées de "nymphomanes" (encore un mot que l'on n'emploie pas pour les hommes) et montrées du doigt. Alors que les hommes, eux, ont (selon le machisme) droit à toute la libido qu'ils veulent (c'est même obligé). Un homme qui en aurait peu serait taxé d'impuissant, de sous-homme, etc... Les misos qui prônent la différence des genres ont eux-mêmes un regard très perverse sur la sexualité , et accusent les femmes d'en être responsables... Comme c'est pratique...

et faux-cul !

 

 

DECONSTRUCTION DES GENRES

 

 

Le principe de la déconstruction des genres est, bien entendu, la remise en question des "sexes fabriqués"

Les genres: des normes imposées !

La question est de savoir à partir de quand, à partir de quoi et pourquoi a-t-on fait les genres...

Le genre commence à la naissance. Par le simple fait de voir le sexe de l'enfant et de noter s'il s'agît d'une fille ou d'un garçon. C'est déjà instaurer la différenciation qui servira de tremplin aux normes fabriquées. C'est déjà étiqueter, cataloguer, envoyer dans "l'usine de fabrication des filles ou dans celles des garçons" . Tout ceci à partir d'une simple différence physique. Ne vous est-il jamais arrivé de vous demander pourquoi notait-on le sexe de l'enfant à sa naissance ? Je n'arrive pas, jusqu'à présent à trouver la moindre réponse.

Ne serait-ce pas là le début d'un certain appartheid social ?

S'en suit le prénom, comme pour graver de manière indélébile la personne dans sa condition (et dans son futur conditionnement) de fille ou de garçon. Pourquoi faire des prénoms féminins et des prénoms masculins? Pourquoi Cécile, par exemple ne pourrait pas être le prénom d'une fille mais aussi celui d'un garçon ? Pourquoi Patrick ou Gaëtan ne pourraient pas être aussi bien des prénoms féminins que masculins ? Cela confirme le principe fondateur de l'éducation machiste qui, une fois encore, repose sur un dualisme des personnes des deux sexes par leur opposition (ce qui est masculin ne peut être féminin, ce qui est féminin ne peut être masculin). Abolir les prénoms sexués et donner une éducation commune aux filles et aux garçons, favorisant leur épanouissement intellectuel, leur sensibilité, leur créativité, acheter aussi bien une trousse à maquillage pour les filles et les garçons que des petites voitures, faire porter des jupes et des pantalons aussi bien aux garçons qu'aux filles, bref, s'éloigner des schémas patriarcaux révolutionnerait nos vie et les rapports entre les hommes et les femmes qui ne seraient alors plus conflictuels mais solidaires et
complices.

Cela fait peur ?

Mais qu'est-ce qui fait peur exactement ?

Que tout le monde se ressemble ? Personne ne ressemblera à personne d'autre qu'à soi-même.

Chaque personne pouvant enfin être qui et comme elle veut, nous serons donc, au contraire, bien plus divers-es...

Peur d'une confusion sexuelle ?
Et bien si c'est le cas, c'est que l'hétérosexualité est une notion bien plus fragile et pas si "naturelle" que ce que l'on croit... et en ce cas, encore une barrière construite à abattre. Et si ce n'est pas le cas, alors ... pourquoi se poser la question ?

Peut-être pensez-vous "les FURI-ES voudraient changer les filles en garçons et les garçons en filles". Et bien non : ellil ne s'agît pas de renverser le schéma, ce qui serait tout aussi stupide que de le conserver, mais justement d'en sortir, d'abbattre les barrières construites. Peut-être est-ce que ça fait peur parce que cela révèle combien toute cette division, toutes ces différences construites (qui ne sont en fait qu'une uniformisation en deux blocs: des filles d'un côté et des garçons de l'autre, sont inventées arbitrairement et perpétrées par nous-mêmes parce que nous n'y avions même pas réfléchi et qu'en réalité, nous sommes bien plus proches et uniques à la fois que l'on voudrait nous la/le faire croire.

Peut-être aussi le fait que l'on se soit trompé-es depuis tant de siècles, c'est de prendre conscience qu'en tout ce temps, la nature humaine a beaucoup réfléchi à la manière de tirer un maximum de profit en tout et en tout le monde, mais ne s'est jamais remise réellement en question. Tout est cependant encore possible (et là vous pensez "oui mais si je fais ça, que vont penser les gens ?"). Et le drame c'est que tout le monde a peur de cela tout le monde attend que l'autre se lance la/le 1er-e, même en sachant le désastre qu'implique la perpétuation de l'éducation sexiste, cette division et fabrication des sexes. Ellil faudrait commencer à vivre et agir en notre nom, peu importe ce qui peut se dire. Les mauvaises langues se fatigueront bien vite.

Et puis, pensons un peu au delà de notre personne, ellil y a des enjeux dans la vie AUTREMENT PLUS IMPORTANTS que nous.

De plus, beaucoup n'attendent qu'un point de départ, une initiative, pour suivre le mouvement.

La déconstruction des genres, ce n'est pourtant pas si compliqué-e.

C'est même très simple: c'est l'écoute.

L'écoute d'une personne (y compris soi-même) pour QUI ELLE EST, et non pour qui elle est supposée être à cause du genre qui correspond au sexe auquel elle appartient, l'écoute de ses choix réels , sans prendre la liberté de les guider vers une norme ou une autre.

Nous pouvons et devons désapprendre ce que l'on nous a appris.

POUR COMMENCER, AGISSONS NOUS-MEME !

Car c'est par nous que tout commence !

 

 

La déconstruction des genres, c'est:

- La prise de conscience que nos repères traditionnels sont arbitraires et discriminatoires.

- La liberté fondamentale de la personne de choisir qui et comme elle veut être

- Le respect fondamental de la personne, l'affranchissement de chacun-e sur les normes imposées, c'est l'affirmation de soipour une société plus riche, plus diverse, plus variée, le triomphe de la personne, de TOUTES les personnes, sur leur négation, sur les "sexes fabriqués",

- c'est l'affirmation de notre droit à l'existence et à nos différences propres, et non fabriquées par d'autres ...

 

 

DE L'ANTI-PATRIARCAT

Au seul fait d'être des femmes, TOUTES les femmes, dans le monde entier subissent une oppression.
Une oppression qui a précédé toutes les autres formes d'oppressions mais dont nous pouvons briser le cycle. Les mouvements féministes puis les mouvements antifascistes suivis des simples partis politiques (bien que ces derniers font preuve d'une volonté assez molle et peu sincère en la matière) ont commencé à sérieusement fissurer cet édifice. Son nom ? Le patriarcat.


Il opprime pourtant encore les femmes dans la sphère politique, économique, culturelle, sexuelle et sociale. Les actes de violences à l'encontre des femmes sont la racine de l'ordre patriarcal. Ces violences se manifestent de différentes façons mais ont toutes pour finalité la consolidation du patriarcat et la soumission des femmes. Quelles sont ces violences ? Mutilations génitales, harcèlement moral, harcèlement sexuel, viols, violences domestiques, mariages forcés, sévices sexuels, médication abusive, exploitation et marchandisation des corps (prostitution et pornographie) contraception imposée ou refusée, stérilisations et interruptions de grossesse forcées ou interdites, gynécides, images dégradantes, insultes à caractère sexuel (autant dire presque toutes les insultes existantes), l'ensemble de ces formes de violences constituent un crime contre l'humanité dont un jour prochain les auteurs (directs ou indirects) devront rendre compte devant un tribunal et faire réparation.

 

Le viol

Le viol, c'est l'appropriation du corps de la femme comme un objet, c'est considérer qu'il est dépourvu d'esprit, d'émotions, qu'il est juste une carcasse vide destinée à assouvir le plaisir de l'homme.

Bien plus d'hommes sont responsables de viol qu'on ne le dit, car le viol, ce n'est pas seulement seulement un inconnu qui agresse une fille et la viole dans une ruelle sombre et sordide ou dans un bar. C'est aussi le petit ami qui veut que son amie lui fasse des faveurs sexuelles contre sa volonté sous un chantage plus ou moins déclaré ou suggéré, selon le cas. Contrairement aux idées reçues, beaucoup de filles n'apprécient pas la fellation ou la sodomie et la pratique devant l'insistance de leur soit disant petit ami, beaucoup de femmes font l'amour à un moment où elles n'en ont pas réellement envie, juste de peur de perdre ou de décevoir son ami ou (encore une fois) devant l'insistance de celui-ci. C'est aussi un viol. Ces messieurs se sont-ils sincèrement assurés que c'était bien le moment et la position sexuelle que leurs amies veulent ou n'ont-ils pensé qu'à leur petit plaisir perso ? C'est une question que chaque personne, fille et garçon devrait se poser. Bien sûr-e, juridiquement, ce n'est pas reconnu comme un viol, pourtant c'en est bien un si le garçon ne s'assure pas de ne forcer, en aucune façon, le consentement de celle qu'il est supposé aimer.

 

 

Le mariage forcé

Contrairement aux idées reçues, le mariage forcé existe encore en France. Dans certaines familles bourgeoises on martèle les filles l'idée qu'elles doivent assurer l'"honneur de la famille" en épousant (vivre avec une personne sans se marier n'est même pas envisagé) un homme riche et de situation sociale dominante (médecin, avocat, notaire, etc...) . On enseigne à ces jeunes femmes que c'est leur destinées, que cela fait partie des devoirs d'une femme. Savoir qu'une autre vie est possible, c'est déjà remettre en question son éducation, ce qui n'est pas toujours une chose très facile, c'est un déchirement, et la peur d'être rejetée par sa propre famille exerce une pression psychologique et un chantage affectif ENORME sur la jeune femme qui bien souvent finit par céder et se retrouver dans les bras d'un homme qu'elle n'aime pas, avec des enfants sur les siens (ce qui rejoint le
principe d'accorder des faveurs sexuelles par consentement forcé -cf. le viol). Une vie
saccagée par le poids de la famille.

 

 

Exploitation et marchandisation des corps

Par réaction à l'obscurantisme religieux ou aux idées conservatrices, certaines personnes (femmes et hommes) voient dans le porno une forme de libération sexuelle ou un affranchissement de l'éducation machiste et paternaliste qu'elles ont subi. C'est un piège. Elles cautionnent sans le savoir l'autre facette du patriarcat qui cantonne les femmes dans un rôle d'objet sexuel, ne les reconnaissant que comme objet destiné au plaisir des hommes. Faisant miroiter l'idée fausse que le seul pouvoir qu'elle peuvent acquérir est par la résignation ou par le sexe (ce qui revient en fait au même, puisque cela implique le fait de n'être perçue que comme une personne disposée à servir les appétiits sexuels de Monsieur et non comme une personne à part entière). Les femmes souffrant déjà beaucoup trop d'être déshabillées des yeux lorsque le contexte ne s'y prête pas (lieu de travail, dans la vie de tous les jours) et les personnes non plus (toutes celles dont elles refusent de peupler les fantasmes), ne sont pas réellement écoutées mais pensées en terme de position sexuelle , ce qui de fait, les met à nouveau face à un mur de silence et d'incompréhension. L'homme en face d'elles qui prétend les aimer, mais ne pense qu'à les courir, qui prétend les respecter, mais qui se fait juge et père de temps en temps, a un mépris assez singulier à leur encontre et baffoue du même coup tout l'aspect humain dû à ces femmes; leurs compétences professionnelles, leurs qualités humaines, leur vécu personnel, aux oubliettes.

L'autre aspect du problème est l'idée que l'homme peut "acquérir" une femme, comme on acquiert une chose, en lui offrant un poste dans l'espoir de profiter d'elle (avec promotion canapé, droit de cuissage, harcèlement sexuel inclus dans le contrat qui n'existe que dans la tête de l'employeur), en achetant le corps de cette femme par journal ou photo interposée ou directement (comme c'est le cas dans la prostitution) et que l'on peut "acquérir" une femme lorsqu'on acquiert un objet ("il a la voiture/moto/l'argent, il aura la femme")

 

 

 

LE CHOC DES IMAGES

 

a) Le publisexisme

L'image. C'était un thème important à aborder sur ce site à une époque où l'image a un rôle prépondérant, où chacun-e de nous se retrouve persécuté-e par elle d'une façon ou d'une autre (que ce soit l'image au sens propre comme au figuré), nous sommes dans une société de l'image. Nous ne comprenons, nous n'entendons, nous nous représentons le monde par des images. Souvent fausses, parfois vraies. L'image, dans la société actuelle est une arme redoutable.

Les publicitaires utilisent cette arme pour nous vendre leur camelote... et pour véhiculer un message la plupart du temps dégueulasse. Leur cible préférée? Les femmes. La publicité est le principal vecteur de violences à l'encontre des femmes avec le porno. Les publicitaires, la plupart du temps des vieux fossiles phallocrates imbus de fric et de pouvoir, se croyant artistes et avant-gardistes, alors qu'ils ne sont que les vestiges d'un monde gris et poussiéreux s'en donnent à coeur joie en faisant des campagnes complètement misos, jouant sur le oppressions patriarcales dont ils sont les plus fervents défenseurs. On pouvait lire dans les publicités des années 50 "Pourquoi les femmes ont d'horribles rides ?" (pour une crème anti-rides), ou encore "Ah! Ce regard des Hommes... c'est dans ce regard que la femme lit la cruelle vérité ou la promesse du bonheur. Toujours en quête d'un visage frais et jeune, celui-ci se détourne s'il voit un teint jaune, une peau ridée. L'homme cherche sans cesse une jolie carnation et redoute les surprises du maquillage, aussi, une vraie femme a-t-elle recours à la cure de beauté des deux Crèmes Siamoises" pour des crèmes de jour/nuit ou encore, dans les années 60 "... et en plus, elle ne fait pas de faute d'orthographe !" pour une machine à écrire. On y voit une secrétaire en 1er plan et deux hommes en second plan la regardant, l'un d'eux souriant, la tête proche de l'autre comme pour raconter quelques "fines" blagues masculines. Dans une autre pub: "Comme elle est SOTTE : elle passe des heures à arranger ses cheveux mais... elle a le Nez Brillant" Ou plus récemment, "Je suis vierge, et vous ?" de Bolero, montrant une femme en string, de dos, le pantalon baissé montrant ses fesses, le regard tourné vers l'objectif, " Célio: c'est l'homme" où l'on voit un homme entouré de deux femmes en maillot de bain, "Je la lie, je la fouette et parfois elle passe à la casserole", pour la crème fouettée Babette, ou des publicités dont le message est exclusivement visuel comme la dernière campagne de La Poste pour la lettre suivie où l'on voit une femme en T-shirt avec l'étiquette - code barre du suivi sur le bras (message suggéré les femmes sont des marchandises), ou encore Sisley où l'on voit une femme boire du pi d'une truie (avec du lait sur la joue et les lèvres (image "à peine" suggestive, la métaphore du lait est assez facile à saisir ...) - ellil y a, bien sûr-e, bien d'autres slogans publicitaires assassins. A l'heure où vous lisez ce textes, trois ou quatre autres campagnes publicitaires sexistes ont probablement déjà commencé.

Aujourd'hui, en occident, une personne subit plus de 2 500 publicités PAR JOUR ! La publicité marque l'inconscient aussi bien que le conscient. Le parcours de l'oeil est pensé, organisé, guidé à l'avance. Dans une affiche publicitaire, tout est conçu-e et prédéterminé-e, rien n'est laissé-e au hasard, depuis la taille de la typo jusqu'à l'image globale, en passant par le style typographique, la couleur des lettres, le texte, son emplacement par rapport à l'image,le logo, la couleur de fond de l'affiche, les conséquences sur l'inconscient... tout est passé au peigne fin. Les publicitaires savent très bien ce qu'ils font et ils le font en s'appuyant sur des travaux sociologiques, psychologiques, etc. afin PRECISEMENT de toucher l'inconscient des gens. Donc, si vous entendez dire que la publicité est une manipulation, sachez que c'est bien le mot qui convient, qu'il n'est aucunement exagéré ni excessif et qu'il reflète une réalité, qui fait peur peut-être, mais une réalité quand même).

La publicité n'a d'ailleurs jamais cherché l'épanouissement ou même le bien être des gens. Bras droit du capitalisme, tout comme lui, elle sait que des personnes épanouies et heureuses sont des personnes qui consomment peu.

"Il apparaît aussi, et ce avec une ampleur jamais encore égalée, que la publicité est l'un des vecteurs les plus directs et les plus violents du patriarcat. Toutes les normes sexuées (sexistes?) sont chaque jour martelées dans les esprits. La publicité participe activement à la construction des genres féminin et masculin, véritables carcans sociaux apposés sur les individu-es. Combattre les publicités sexistes est donc un moyen de rompre avec l'impunité des images du patriarcat. Il nous faut rompre avec les poncifs relativistes qui prétendent que tout se vaut, que la publicité n'est qu'une question de goût et que tous les goûts étant dans la nature, combattre la publicité est une censure dirigée contre la liberté de chacun-e. C'est la publicité qui s'attaque à la liberté de chacun-e." La publicité n'exprime rien si ce n'est l'existence du produit et ses messages sexistes. Elle ne saurait EN AUCUN CAS être assimilée à de l'art, ou de la culture, ou même à un échange de points de vue. Ellil n'y a d'ailleurs pas de discussion puisque ces affiches et spots nous sont imposées.
Notre seule possibilité de réponse c'est la dégradation de ces affiches par déchirement, par gaffitis, pas autocollants, bombes de peintures ou par arrachage. C'est un cas de légitime défense.

   

On pourrait penser que Aubade ou autre entreprise de sous-vêtements féminin aurait plus le droit que d'autres d'exposer des photos de femmes en petites tenues étant donnée la nature de ses articles. En fait, leur approche n'en est pas moins sexiste: les corps des femmes de ces affiches sont tous retouchés par ordinateur pour gonfler une poitrine, d'amincir une silhouette et d'affermir des fesses, ensuite les publicitaires virent ce qu'ils jugent obsolète: limitant les femmes à un tronc seins-sexe (éducant ainsi le regard de ces messieurs, et réduisant ces dames à ces seuls attribus. Notons que la position est la plupart du temps pour le moins équivoque et le slogan insultant. Bref... une véritable offensive sexiste.

Les publicités peuvent être sexistes plus ou moins ouvertement
Ainsi, la campagne Barbie/Action Man est intrinsèquement sexiste par le fait qu'elle érige les critères de beauté de Barbie comme des objectifs à atteindre, participant ainsi à la fabrication d'objets sexuels que devront devront devenir les petites filles. La poupée Barbie participe activement à l'éducation du genre féminin. éduquant la petite fille selon un modèle, ET UN SEUL, de beauté. La poupée Barbie est toute fine, élancée, elle porta longtemps les cheveux blonds avec des yeux bleus et une peau blanche -le critère de beauté des fachos- . On pourrait dire que maintenant, des Barbie noires existent... Avez-vous bien regardé ? Sont-ce réellement des Barbie noires ou ne sont-ce pas plutôt des Barbie blanches à la peau noire ? Car si l'on y prête attention, les traits et les cheveux sont restés sur le modèle occidental... Blanc. Donc déjà la Barbie éduque les goûts et les critères de beauté imposés selon un principe fondamentalement raciste. Ensuite, la poupée Barbie contribue au genre dit "féminin"; maquillée, svelte, un bébé sur les bras avec le nécessaire pour s'en occuper, vêtue d'une robe -parfois de mariage-, avoir TOUJOURS L'AIR SOURIANTE, satisfaite de sa condition. Vendue avec accessoires de beauté,
packaging barbouillé de rose, poitrine à la norme en vigueur, bref, c'est un véritable conditionnement pour la jeune fille; Elle doit se marier, être couverte de bijoux, être riche, avoir un-e enfant, s'en occuper, être une femme, être à la norme esthétique du moment... la jeune fille comprend le message dans l'ordre: pour être une femme, elle doit se marier(avec un homme, un blanc... Le fameux prince charmant: Ken ! ), avoir des enfants, s'en occuper, rester "belle", maquillée, et être couverte de diamants .

De l'autre côté, nous avons le modèle masculin qui vient compléter le travail (Ken, Big Jim, GI Joe ou Action Man -notons ici l'association d'idées assez "intéressante": "action" et "homme"). Ce garçon, nécessairement pourvu de tablettes de chocolat et de pectoraux à la Schwarzenegger, est un homme d'action -il ne peux donc pas avoir de poignées d'amour-... Il porte les cheveux courts (car les cheveux longs, c'est bien connu-e, c'est pour les filles). Il est donc blanc, comme sa copine Barbie. Riche aussi, ou alors guerrier, avec plein d'armes en accessoires et surtout FAIRE TOUT LE TEMPS LA GUEULE !! Bref, les rôles sont distribuer. On est un homme est lorsque l'on est riche, musclé et guerrier et pour une
femme lorsque l'on est belle, soumise au regard de l'homme, et que l'on se soucie de son poids de son maquillage, de ses fringues et que l'on est mariée.

  

"La publicité est une manipulation mentale. Les publicitaires prétendent moins vanter les qualités d'un produit que marquer les esprits; le taux de réussite se mesurant en terme d'"impact". Les investissements croissants pour imaginer des spots, des affiches, des encarts dans la presse prouvent, de fait, que la pub possède une efficacité et qu'elle influence réellement les achats des consommatrices-eurs. Son but est de créer des liens émotionnels avec sa "cible"; le "public visé". Pour cela, la publicité adopte des "stratégies" issues de travaux sociologiques, psychologiques et scientifiques: elle rationalise la manipulation des masses. Une affiche est étudiée pour canaliser notre attention, le parcours que suit le regard étant défini avant même que l'on ait posé les yeux dessus. La force de la pub réside dans le fait qu'elle s'attaque à notre inconscient, s'infiltre dans notre cerveau pour que nous gardions en mémoire la marque Duschmoll. Mais, plus que le nom de la société, ce sont les arguments publicitaires qui imprègnent notre esprit. Par exemple, l'utilisation des femmes comme objets sexuels, simplement posées comme une accroche pour l'oeil du spectateur (et non de la spectatrice). Après tout, quoi de plus normal que de voir les seins et les fesses d'une femme pour vanter les mérites d'un yaourt ? Ce type de
publicité sous-entend que des seins pulpeux (il ne s'agît pas d'une personne à part entière) peuvent être achetés aussi facilement qu'un pot de yaourt. La publicité ravale alors le corps des femmes au rang d'objets dont on peut disposer moyennant une certaine somme. Le fait que ce ne soit pas réellement le cas ne pose pas de problème: pour le consommateur, la frustration de ne pas pouvoir acheter de seins sera reportée sur l'achat des yaourts.

"impact", "cible", "stratégie", "public visé"... C'est d'ailleurs assez étrange de constater que les termes publicitaires sont en réalité des termes militaires... C'est un détail assez révélateur de l'esprit de la pub... Nous sommes en guerre et l'ennemi, c'est les consommatriceurs, que l'on assassine aussi, d'une certaine façon...


b) La beauté: un marché rentable (quelques chiffres)

- Chiffre d'affaire des cosmétiques:

Procter & Gamble: 8,7 milliards de dollars

L'Oréal: 7,5 milliard de dollars

Unilever: 6,2 milliards de dollars

La France est le 1er exportateur de cosmétique.

 

- Se refaire une beauté (aux Etats Unis, en 94):

51 000 liposuccions

39 240 gonflages mammaires

35 927 refaçonnages du nez

32 280 liftings faciaux

31 400 liftings fessiers

 

En Europe, le marché de la chirurgie plastique représente entre 158 et 216 millions de dollars

Miss Brésil 2001 a subi 23 opérations de chirurgie esthétique

 

- Poids:

7 millions d'Etats-uniennes souffrent d'anorexie

95 % des anorexiques et 90 % des boulimiques dans le monde sont des femmes

En occident, les femmes sont stabilisées à environ 13% au-dessous de leur poids naturel

 

En 2000, en France, les annonceurs de produits de toilette et de beauté ont payé plus de 3,5 milliards de francs pour être diffusés à la télé. L'Oréal a dépensé en 99, 2,2 milliards de francs pour sa publicité.

 

 

c) Le regard de l'homme

"Les femmes sont amenées à trouver leur légitimation à travers les hommes, et plus précisément à travers celui avec qui l'existence est partagée. Ceci est rendu possible par le mythe du Grand Amour, entretenu depuis la plus tendre enfance des femmes. "Un jour viendra un prince charmant": cette maxime résume l'idéal d'une soi-disant nature féminine qui se réaliserait à travers l'union l'homme qui lui serait destiné. Quelle aliénation ! Voir son existence personnelle subordonnée à celle d'une autre personne,qui est, quant à elle, individuellement réalisée. Or ce mythe du grand amour n'existe que très peu chez les hommes: on recense bien plus la figure du séducteur, du Don Juan, qui aligne les "conquêtes" amoureuses (à noter le vocabulaire guerrier). Mais un tel comportement est bien sûr déploré chez une femme, on la traite alors de "salope". De tels concepts amoureux ont des conséquences notables sur la construction sexuelle des individu-es. La rigidité des rôles assignés aux hommes et aux femmes conditionne en grande partie leur souffrance."

 

(extraits cités recueillis dans No Pasaran Hors Série, Anti-patriarcat)